La mise en place de projets socio-économiques avec des groupes exclus du système peut-elle permettre le développement d’une ESS en Argentine? Mise en place d’une usine de valorisation des Résidus Solides Urbains (RSU) à Moreno (périphérie de Buenos Aires) avec la coopérative Ayélen et l’IPP.

La situation sociale et l’insertion au travail formel des secteurs populaires en situation de haute vulnérabilité font partie des problématiques actuelles de l’Argentine. Cependant, « Les politiques d’assistance de l’Etat mises en place depuis la crise pour atténuer la pauvreté, au-delà de constituer des réponses à l’urgence et à l’extrême pauvreté, montrent aujourd’hui leurs limites structurelles comme sortie de crise à long-terme (…) par le lien d’assistance que ces politiques génèrent, à ne pas être associées à un programme d’encouragement des capacités de travail » (PASTORE, 2010).

L’Institut pour la Production Populaire (IPP), créé en juin 2013 sous la direction d’Enrique Mario Martinez, ex dirigeant de l’Institut National de Technologie Industriel (INTI), pose les mêmes réflexions et tente d’apporter une réponse concrète aux problèmes d’insertion structurelle des argentins en situations de haute vulnérabilité. Il met en avant l’importance de

la reconnaissance de savoir-faire et la production populaire pour satisfaire les demandes socialement nécessaires (DSN). Travaillant en collaboration avec les secteurs les plus fragilisés, L’IPP agit sur le terrain avec les petits producteurs et coopératives formées par les plans d’aides de l’Etat pour penser avec ces groupes un projet qui corresponde à leurs nécessités sociales, économiques et environnementales. En agissant pour la mise en place d’une « autre économie » respectueuse de l’Homme et de la nature, l’IPP apparaît comme un nouvel acteur de l’ESS en Argentine.